Du côté des fabricants, la résolution de l’équation est difficile puisque certaines matières premières deviennent de plus en plus rares. Cette réalité freine leurs approvisionnements et bloque leurs productions. Quelles sont alors les denrées alimentaires les plus touchées par la pénurie ?
L’huile de tournesol en ligne de mire
Depuis quelques jours, la pénurie d’huile de tournesol se fait ressentir sur le marché. Elle est visible à travers les rayons des grandes surfaces toujours en rupture de stocks. Un scénario inquiétant commence donc à se dessiner. Dans sa revue parue sur son site ce mois d’avril, Foodwatch, une entité partisane des consommateurs, annonce que les réserves de tournesol européen ne pourront plus aller jusqu’en mai. Ce manque pourrait toucher la production des sauces, des chips, des aliments panés, etc. En résumé, son impact va atteindre tous les secteurs liés à l’huile de tournesol. L’industrie alimentaire se révèle donc être la plus affectée par cette situation. Elle se prépare déjà à encaisser le coup. Certaines marques commencent à utiliser d’autres alternatives dans leurs recettes pour compenser le manque comme l’huile de colza ou de palme. Dans ce cadre, Foodwatch et Quechoisir avertissent les consommateurs et exigent plus de transparence de la part des producteurs.
📢 #GuerreEnUkraine : le conflit a des répercussions sur la disponibilité de certains produits
Attention aux changements de recettes dans certains aliments !
L’UFC-Que Choisir demande des panneaux d’affichage bien visibles pour les consommateurs. Partagezhttps://t.co/ghSd5wkzwt— UFC-Que Choisir (@UFCquechoisir) March 31, 2022
Une grande menace pour la production de viande
Pour la production de la viande de volaille, l’invasion russe reste le facteur majeur qui affecte ce secteur. En effet, l’Ukraine fait partie des principaux exportateurs de volailles en Europe. Elle assure 20 %, et même 27 % de l’approvisionnement. Depuis la guerre, le marché rencontre donc quelques problèmes de stock. Toutefois, le risque de pénurie demeure minime puisque la Pologne et les Pays-Bas pourront compenser le manque dans ce cadre.

La catastrophe menace plutôt les aliments pour bétail, plus particulièrement pour l’élevage de porcs et de volailles. L’Europe importe de l’Ukraine près de 40 % de maïs et d’autres produits pour l’élevage comme les tourteaux. La crise ukrainienne n’arrange donc pas la situation dans certains pays européens. De son côté, l’épidémie de grippe aviaire accentue également les problèmes. Il est évident que l’alimentation pour bétail accusera bientôt une forte inflation.
Les céréales : aucune pénurie pour la France
Pour le moment, la France reste à l’abri de pénurie en matière de céréale. Elle demeure la 5e plus grande productrice de céréale au monde. Assez autonome dans ce cadre, elle possède d’autres marchés pour s’approvisionner en cas de manque. Elle peut, en effet, importer de blé dur depuis le Canada. Bien qu’elle puisse assurer ses réserves, elle ne pourrait cependant pas se protéger d’une inflation évidente. Elle est ainsi obligée de compter sur l’Ukraine pour les intrants agricoles. La Russie, l’Ukraine et la Biélorussie couvrent 43 % des besoins des éleveurs européens en matière d’engrais. La guerre en Ukraine va certainement influencer le cours de ces produits et par la même occasion, le prix des céréales.